Friday, July 29, 2005

La culture.

Petit trajet en bus.
Deux jeunes filles. Mignonnes. La vingtaine.
Parlent de leurs prétendants.
J'écoute. Pas intéressant. Mais là. Une phrase. "Il me plait trop, il est cultivé, drôle" etc etc etc...
Quoi de plus normal me direz-vous?
Rien. Juste que cela faisait longtemps que je n'avais pas été si choqué.
La culture comme exception.
La culture comme facette rarissime de la personnalité.
La culture comme premier trait de caractère remarqué.
Aujourd'hui. J'ai enfin pigé ce concept. L'exception culturelle française.

La merde engendre la merde.
Et c'est pas notre jeunesse qui va tirer la chasse d'eau...
A demain...

Thursday, July 28, 2005

Monde de merde




Pendant ce temps en France. Des agriculteurs détruisent leur stock. Scandalisés que des pays pauvres puissent importer leurs produits chez nous.
Ils préfèrent que l'état gaspille l'argent qu'il n'a pas en aide humanitaire inutile qui finira sur les comptes suisses de dirigeants politiques véreux.
Les gosses au Niger continuent de crever de faim. Victimes de l'absence complète de libéralisation du commerce mondiale. Victimes de l'hyper-protectionnisme et des barrières douanières qui ne protègent que les pays riches.
La solidarité. Peut-être. Mais sûrement pas au-delà des frontières.
Et y a encore des cons qui accusent le libéralisme de tous les maux.
Quand comprendront-ils qu'il ne s'agit là que d'égoïsmes nationaux et de maintien au pouvoir de dirigeants véreux ?
Monde de merde.
A demain

Wednesday, July 27, 2005

Téléphone portable.

Un petit message pour rassurer les millions de futurs cancéreux cérébraux ou génitaux utilisateurs de téléphonie mobile.
Mon portable posé sur la table. D'un coup, l'écran du pc passe en mode crypté Canal+.
Dix secondes que ça dure. Jusqu'à ce que le portable sonne...
Jsens un grand frisson dans le testicule droit. Comme une plainte.
Il est aussi loin de la poche que le téléphone l'était de l'écran.
Inutile de vous inquiéter. Le principe de précaution gouverne ce monde.


Jvais m'acheter une sacoche pour mon téléphone demain moi...
Monde de merde
A demain.

Monday, July 25, 2005

Ptite journée en réa.

Ah les urgences.
Une garde de temps en temps pour filer un coup de main.
On tombe sur de ces trucs des fois....
Une gamine de 24 ans. Promenade en voiture. Tracteur. Freinage raté. Boum.
Coma, du sang partout. La tête bien endommagée. Encore vivante.
Le samu. Des scanners en urgence. Trop grave pour être prise en charge dans un hôpital rural.
Envoyée par hélico au CHU le plus proche. En réa.
Elle arrive. Je jette un rapide coup d'oeil. Os frontal concave. Le choc a du être rude.
L'interne ophtalmo l'osculte. Il me lance un "ah bah je crois que l'oeil droit est foutu".
Quel oeil droit? J'ai pas vu d'oeil droit moi. Juste un trou.
Pauvre gamine.
Je jette un oeil aux scanners.
PUTAIN. Qu'est-ce qu'elle fout là ?
L'os s'est suffisament enfoncé pour titiller le lobe frontal.
C'est tellement évident qu'on se demande comment le radiologue a fait pour ne pas s'en rendre compte. Ils voulaient surement s'en débarasser au plus vite. Ca fait jamais propre un macchab dans les statistiques.
On appelle neuro. Ils ont un chirurgien et un bloc de libre.
L'ambulance arrive. Les brancardiers chargent la gamine.
Coup de fil. Neuro a six blocs d'op pour deux anesthésistes. Les deux sont pris. La gamine attendra.
Remarque, vu son état, c'est pas un ou deux millions de neurones de plus ou de moins qui vont changer grand chose. Mais tout de même.
Opération d'extrême urgence. Faite huit heures après l'accident. Tout ça parce que les hopitaux sont en sous effectifs....

Heureusement qu'on a la première médecine du monde hein.
Ca donne pas envie de tomber malade à l'étranger.
Enfin avec notre armée de médecins esclaves qui bossent douze heures par jour dimanche et fête compris, faut pas s'étonner qu'ils soient au taquet. Je me demande quels résultats aurait un sportif s'entrainant douze par jour.
On nous parle souvent de pénurie de médecins. Que les numerus clausus sont réajustés et tout et tout. Ils oublient peut-être un peu trop souvent que les nouvelles générations grandissent dans une société de diabolisation du travail et de vénération des loisirs. Et qu'ils risquent pas de bosser douze heures par jour.
Si vous voulez un bon conseil. Arrêtez la clope. L'alcool. Les soirées avachis comme des loques devant la télé au lieu de sortir faire du sport. Remplacez la bagnole par les transports en commun. Au moins si un bus explose à cause d'une bombe, vous serez pris en charge en dix minutes chrono alors que si vous avez un accident de bagnole... Et surtout apprenez à vous soigner vous-même.
Parce que dans vingt ans, quand il y aura dix fois plus de malades pour dix fois moins de médecins-horaires. Vous serez biens contents d'être en parfaite santé.
Monde de merde.
A demain

Sunday, July 24, 2005


Une touche d'humour n'a jamais fait de mal.
Mais quand on voit des trucs pareils. On comprend les enfants vendus en roumanie....
Y a de ces tordus...
Monde de merde...
A demain

Thursday, July 21, 2005

Ah les animaux...

Et non. Je ne suis pas mort.
Je suis juste parti méditer quelque temps. Sur la connerie humaine.
Et en rentrant. Je tombe sur quoi?
Libération.
Un article marrant.

"Il ne s'agit ni d'extra-terrestres ni d'une nouvelle drogue de synthèse. Et pourtant, le chef de la police de la localité d'Enumclaw, à 60 kilomètres au sud-est de Seattle (Etat de Washington, nord-ouest), n'hallucine pas quand il affirme: «Que ce soit le médecin légiste, le shérif ou les enquêteurs, nous n'avons jamais rien vu qui se rapproche, même de loin, de ce sur quoi nous travaillons depuis deux semaines». Le sujet qui occupe son emploi du temps ? Un côlon ainsi que d'autres organes éclatés qui ont causé une hémorragie à l'origine de la mort d'un homme d'une quarantaine d'années.

Selon les premiers éléments de l'enquête, les policiers se sont rendus compte que le corps de cet homme avait été transpercé par... un étalon qui l'a sodomisé. Et pas n'importe où, dans une ferme de l'Etat spécialisée dans la zoophilie. L'enquête a établi que la ferme dans laquelle cet homme résidant à Seattle est décédé s'était spécialisée dans cette pratique et proposait à ses «clients», outre des chevaux, des poneys, des chèvres, des moutons et des chiens. L'adresse circulait sur des sites Internet spécialisés. La police a dit avoir saisi sur place des cassettes vidéo montrant des actes sexuels entre hommes et animaux, représentant plusieurs centaines d'heures d'enregistrement. Le code pénal de l'Etat de Washington n'interdisant pas la zoophilie, aucune arrestation n'a eu lieu jusqu'à présent. L'étalon court donc toujours."

Très sexuel mon blog. Je risque d'être interdit.
Après les bébés vendus au pédophile par les putes en europe de l'Est. Voici le "juste" retour des choses. Un, euh, je ne sais pas comment appeler ça. On va dire un gars. Plutot que de se prendre un obus 18cm façon rocco il tappe dans le haut de gamme. Ou plutôt se fait tapper. Par un missile SCUD. On va dire SCUM dans son cas.
Con que j'ai pas été à Seatle. J'ai déjà vu des lésions rectales. Mais alors ça.
Monde de merde.
A demain.

Wednesday, July 06, 2005

Les visites sont terminées.

Petite visite à midi.
Quartier glauque. Ghetto. ZEP en langage éducatif.
Là-dedans tu comprends vite le pourquoi du comment.
Pas d'excuses non plus. Mais un début de compréhension.
Une visite aujourd'hui. Un des environnements possibles pour le "jeune de banlieue".
Midi pile. Je sonne. Bel immeuble. En apparence. Douze étages. Ascenseur en panne. Enfin il en a l'air. Pas envie de vérifier. Pas suicidaire.
Deux étages d'escalier. Beaux murs. Arts contemporains surement. Peinture blanc-gris avec parfois des pointes de jaunes tombées au sol.
L'appartement type. Murs pourris. Pratiquement pas de meubles. Lits? Matelas à même le sol. Télévision, couleur quand même. On a déjà vu pire. Mais on a déjà vu mieux aussi.
Sécu? Cmu. Evidemment.
Un gosse. L'enfant roi. Tout l'argent y passe. Quand on le croise dans la rue. Nike air max à cent euros. Ribambelles de fringues du plus mauvais goût, surtout pour un portefeuille. Eventuellement scooter, lecteur mp3 et autres conneries inutiles.
Mais à la maison. Rien du tout. 100% du budget familial consacré au fiston. Qui le rend bien à ses parents. Elève modèle, premier d'une classe de cancres analphabètes qui vont gâcher tout son potentiel. Enfant poli et sage lâché au milieu de hordes de gamins "racailleux".
Deux possibilités: parents aimant mais dur suivant de très près et avec une sévérité parfaitement justifié. Gosse à avenir.
Parents aimants mais usés, dépassés. Gosse à avenir. Dans la rubrique fait divers.
Un gamin que je soigne depuis qu'il a un an. Des parents forts. Il s'en sortira.
Malheureusement pour lui. Egalité des chances inexistantes à l'école française.
Il serait né dans Paris. Gamin très doué. Deux trois magouilles pour contourner la carte scolaire. Henry IV. Polytechnique, HEC, science po et autres. Haut la main.
Là, en s'accrochant. Il pourrait devenir chercheur. Université. Doctorat. Ses parents seraient vraiment ravis. Six ans que je m'efforce de lui enfoncer l'idée dans le crâne. Il a l'air réceptif.
Le rêve ? Médecine. Un futur confrère. Moral, intelligent. Pas comme certains...
Encore cinq ans de scolarité dans son ghetto. J'ai peur pour lui. Peur pour tout ce qu'il aurait pu inventer. Peur qu'il ne se laisse aller...
Monde de merde.
A demain.

Monday, July 04, 2005

Les journées se suivent et se ressemblent...

Journée de merde.
Neuf heures. Première patiente.
"Portez-vous bien" "Si dieu le veut" "Soit mais n'oubliez pas vos antibiotiques..." Et meeerde...
Pourquoi j'ai dit ça ? Un quart d'heure de niqué dans mon planning. Un quart d'heure d'immaculée conception, de mort et de ressurection. Remarque, l'immaculée conception, j'ai plusieurs collègues de promo qui la pratiquent tous les jours alors pourquoi pas ? Et puis la mort, à force, plus rien de choquant. Tout ça se concluant par un jovial "venez donc à la messe dimanche docteur" "oui madame. ça vous fera vingt euros madame. bonne journée madame. à dimanche madame".
J'espère qu'elle reviendra plus...
J'ouvre la porte de la salle d'attente pour le deuxième patient. Qui a laissé tomber sa bouteille de vinasse sur le parquet ? Ah non, c'est mon bonhomme. Vu l'odeur et la tête du pauvre bougre, pas de doute. C'est le foie. Il fait plus dans le jaune de Damas qu'autre chose.
Gros dilemne. Je l'envois en urgence chez un spécialiste sans le consulter ? Je perds dix minutes, je le rassure et touche vingt euros ? Putain. Quand je pense que y a des médecins qui pensent comme ça... En même temps faut pas s'étonner. Vu les critères de sélections qu'on impose pour choisir les représentants d'Hippocrate. Drôle de société ou tu peux être escroc et médecin avec la bénédiction des universitaires. Faudra que je vous en parle un de ces quatre de la fac de médecine. Enfin pas trop non plus, vous auriez peur d'aller chez le médecin après ça.
Bon, mon alcoolo jlui prescris les analyses habituelles. Vu son état, un peu de temps de gagné avant de débarquer chez l'hépato. Encore un qui va trépasser sur le corbillard. J'allumerais un cierge pour lui dimanche. Pauvre gars. Condoléances à toute la famille en avance.
Troisième patient... Quatrième... Jvais pas tous les faire. Toute façon jles compte plus.
Douze heures après enfin fini. J'ai pas de visites ce soir. Ca me change. Jvais pouvoir bouquiner jusqu'à deux heures du matin. Oh non, pas un bon bouquin. Des revues scientifiques bien lourdes et bien chiantes. Formation continue qu'ils appelent ça. En théorie c'est obligatoire bien qu'ils ne vérifient pas souvent. En pratique. Comment dire. Si un de tes patients crèvent parce que tu connaissais pas un traitement sorti récemment. T'es mal.
C'est pour ça que j'adore lire tous les soirs.
A demain.

Sunday, July 03, 2005

Page blanche...

Vraiment une pauvre semaine. Obligé d'aller piocher dans de vieilles anecdotes.
Souvenirs de vacances. Des photos. Des histoires. Beaucoup de rires.
Ca ressemble toujours à ça des souvenirs de vacances.
Ceux de Michel aussi. A un détail près. On n'a pas souvent envie de rire.
Les photos et les histoires. Ca il en a toujours. Des paquets. A vous faire gerber. A vous donner envie de buter tout le monde.
Rwanda. Une route. Enfin une route. Plutôt un sillon tracé par le passage qu'autre chose.
Par-ci par là, des bornes kilométriques. Mais pas en pierre.
Des bornes kilométriques posées aléatoirement. Au gré des massacres. Souvent avec deux trois vêtements sans valeur par dessus. Il parait que ça puait. On voit les mouches sur les photos. Je veux bien le croire pour l'odeur.
Gros plan sur un des macchabs. Visage terrorisé. Le gars a du avoir bien peur. Je ne suis pas sur qu'il ait eu le temps d'avoir mal par contre. La tête trois mètres plus loin. Le coup a du être bourrin. Jvous épargnerais les vers qui grouillaient dans le trou au milieu du thorax. Jsuis en train de bouffer.
Monde de merde.
A demain.

Saturday, July 02, 2005

Ah, le métro...

Douze stations. Une correspondance. Encore cinq stations.
J'adore le métro. Surtout quand il n'y a plus de place assise.
Debout derrière un quatuor de fauteuils. Sur l'un d'eux, la plus belle vision de la semaine. De longs cheveux blonds. De magnifiques yeux verts. Une peau claire et au teint si pur, si pur, si pur...
Je la dévore du regard, elle le constate. Et me lance un petit sourire gêné.
Je doute fort que la réponse qui a suivi était celle qu'elle espérait.
"Oh, tu suces?" Aucune réponse. "Hey sale pute, jte parle".
Encore un de ces blaireaux. Assis en face de cet ange. D'ordinaire, je n'aurais rien fait. C'est aux flics de s'occuper des plaies de la société. Pas aux médecins. Mais le temps de réfléchir, il est trop tard. Ma main gauche a glissé sur son épaule. Il sursaute et retourne sa tête. Un regard haineux qui s'accompagne d'un "T'as un problème sale fils de pute? Jvais te niquer ta mère !!!". Hurlement du bébé qui dormait tranquillement dans sa poussette derrière moi.
Le blaireau se met à hurler à l'unisson. Je n'avais jamais entendu quelqu'un avoir aussi mal.
Ma main gauche posée tranquillement sur les tendons d'insertion de son trapèze. Le pouce à l'arrière. Les autres doigts à l'avant.
L'idée qu'il puisse vouloir copuler avec ma pauvre maman a surement servi de déclic. Première fois que je me surprends à mettre autant de force dans mon bras. Je sens le pouce rejoindre l'index. Avec le tendon entre les deux. Ouh que ça doit faire mal. J'espère pour lui qu'il est droitier. Vu comme il drague, il doit souvent se servir de sa main comme substitut orgasmique. A moins qu'il ne demande l'heure régulièrement dans la rue.
Je me réveille de la bêtise que je viens de faire. Je vois déjà la vingtaine de gars comme lui qui vont se lever et me sauter dessus. Curieusement rien ne se passe. Et le pauvre type descend de la rame à la station suivante en pleurant. Inutile de lui dire quoique ce soit. Dès qu'il ira mieux, il se fera un plaisir de recommencer. A faire chier le monde.
Et moi j'ai récupéré le numéro de téléphone d'un ange.
Mis à la poubelle en rentrant. Pas assez déontologique à mon goût.
Des fois je regrette d'être médecin.
J'aurais fait un bon flic.
A demain.