Monday, July 04, 2005

Les journées se suivent et se ressemblent...

Journée de merde.
Neuf heures. Première patiente.
"Portez-vous bien" "Si dieu le veut" "Soit mais n'oubliez pas vos antibiotiques..." Et meeerde...
Pourquoi j'ai dit ça ? Un quart d'heure de niqué dans mon planning. Un quart d'heure d'immaculée conception, de mort et de ressurection. Remarque, l'immaculée conception, j'ai plusieurs collègues de promo qui la pratiquent tous les jours alors pourquoi pas ? Et puis la mort, à force, plus rien de choquant. Tout ça se concluant par un jovial "venez donc à la messe dimanche docteur" "oui madame. ça vous fera vingt euros madame. bonne journée madame. à dimanche madame".
J'espère qu'elle reviendra plus...
J'ouvre la porte de la salle d'attente pour le deuxième patient. Qui a laissé tomber sa bouteille de vinasse sur le parquet ? Ah non, c'est mon bonhomme. Vu l'odeur et la tête du pauvre bougre, pas de doute. C'est le foie. Il fait plus dans le jaune de Damas qu'autre chose.
Gros dilemne. Je l'envois en urgence chez un spécialiste sans le consulter ? Je perds dix minutes, je le rassure et touche vingt euros ? Putain. Quand je pense que y a des médecins qui pensent comme ça... En même temps faut pas s'étonner. Vu les critères de sélections qu'on impose pour choisir les représentants d'Hippocrate. Drôle de société ou tu peux être escroc et médecin avec la bénédiction des universitaires. Faudra que je vous en parle un de ces quatre de la fac de médecine. Enfin pas trop non plus, vous auriez peur d'aller chez le médecin après ça.
Bon, mon alcoolo jlui prescris les analyses habituelles. Vu son état, un peu de temps de gagné avant de débarquer chez l'hépato. Encore un qui va trépasser sur le corbillard. J'allumerais un cierge pour lui dimanche. Pauvre gars. Condoléances à toute la famille en avance.
Troisième patient... Quatrième... Jvais pas tous les faire. Toute façon jles compte plus.
Douze heures après enfin fini. J'ai pas de visites ce soir. Ca me change. Jvais pouvoir bouquiner jusqu'à deux heures du matin. Oh non, pas un bon bouquin. Des revues scientifiques bien lourdes et bien chiantes. Formation continue qu'ils appelent ça. En théorie c'est obligatoire bien qu'ils ne vérifient pas souvent. En pratique. Comment dire. Si un de tes patients crèvent parce que tu connaissais pas un traitement sorti récemment. T'es mal.
C'est pour ça que j'adore lire tous les soirs.
A demain.